Publié le 12 mars 2024

Contrairement à l’idée reçue, l’ère du streaming n’a pas tué le cliffhanger : elle l’a rendu plus subtil et psychologique.

  • Un bon cliffhanger n’est pas une fin abrupte, mais un pacte narratif qui respecte la logique de l’histoire.
  • Le binge-watching ne diminue pas son pouvoir, il transforme l’attente en une consommation compulsive immédiate.

Recommandation : Analysez votre prochaine fin d’épisode non pas comme une frustration, mais comme une manipulation narrative délibérée pour pirater votre attention.

Vous vous souvenez de cette sensation ? L’écran devient noir. Le générique se lance. Et vous restez là, figé sur votre canapé, un hurlement silencieux coincé dans la gorge. Qui a tiré ? Va-t-elle accepter ? Était-ce un rêve ? Bienvenue dans mon monde. En tant que scénariste, mon travail est de vous faire ressentir précisément cela. Cette frustration délicieuse, ce besoin viscéral de connaître la suite. C’est l’art du cliffhanger.

On pense souvent que c’est une ficelle un peu facile, un simple appât pour vous forcer à revenir la semaine suivante. Beaucoup vous diront même qu’avec l’avènement du binge-watching, où l’épisode suivant n’est qu’à un clic, cette technique a perdu de sa superbe. On parle souvent de suspense, d’arc narratif, mais on oublie l’essentiel. Et si la véritable clé du cliffhanger n’était pas l’attente, mais la manipulation experte de votre cerveau ? Si, au lieu d’être une simple technique, il était le reflet le plus pur de notre rapport aux histoires ?

Dans cet article, je vais vous ouvrir les portes de mon atelier. Nous allons décortiquer ensemble cette mécanique de la rétention. Je vous montrerai que le cliffhanger n’est pas né avec la télévision, qu’il existe des « recettes » qui fonctionnent à tous les coups, mais que l’équilibre pour ne pas vous trahir est d’une complexité redoutable. Ensemble, nous allons comprendre pourquoi vous ne pouvez pas vous arrêter après un seul épisode et comment, même à l’ère de Netflix, cet art de la frustration est plus pertinent que jamais.

Pour décrypter cet art de la manipulation narrative, nous allons explorer ses origines, ses mécaniques, ses pièges, et son évolution jusqu’à notre consommation frénétique actuelle. Le sommaire ci-dessous vous guidera à travers les secrets de fabrication qui transforment un simple spectateur en un fan captif.

Le cliffhanger n’est pas une invention de la télé : une histoire de la narration à suspense

Contrairement à une idée reçue, nous, les gens de télévision, n’avons rien inventé. L’art de laisser le public en haleine est aussi vieux que les histoires elles-mêmes. Pensez à Shéhérazade dans *Les Mille et Une Nuits* : chaque nuit, elle interrompait son récit à un moment crucial pour survivre jusqu’au lendemain. C’est l’ancêtre ultime du cliffhanger. Le terme lui-même, signifiant « suspendu à la falaise », vient des romans-feuilletons du XIXe siècle, où les héros se retrouvaient littéralement dans des situations périlleuses à la fin d’un chapitre pour inciter les lecteurs à acheter le journal suivant.

La télévision n’a fait que s’approprier et industrialiser ce procédé. En France, l’un des premiers traumatismes collectifs télévisuels fut orchestré en 1965. La série Belphégor ou le Fantôme du Louvre a paralysé le pays. Ce feuilleton de l’ORTF, en laissant planer le mystère sur l’identité du fantôme à la fin de chaque épisode, a créé un phénomène national. Il a servi de matrice à des décennies de séries françaises à suspense, prouvant que le public français était tout aussi réceptif à cette frustration orchestrée que le public américain avec ses soap operas.

Le cliffhanger, c’est donc bien plus qu’une fin. Comme le définit le lexique télévisuel, le procédé du cliffhanger est un outil scénaristique consistant à placer un personnage dans une situation difficile à la fin d’un épisode. C’est un pacte que je passe avec vous : je vous donne une dose d’émotion forte, et en échange, vous me donnez votre attention pour la suite. C’est un contrat basé sur une promesse de résolution future.

Qui a tiré sur J.R. ? Les 3 grands types de cliffhangers qui marchent à tous les coups

La question « Qui a tiré sur J.R. ? » a tenu en haleine des millions de spectateurs de *Dallas* en 1980. Mais derrière cet événement iconique se cache une boîte à outils bien précise que tout scénariste se doit de maîtriser. Si je veux être sûr de vous garder captif, je peux piocher parmi trois grandes familles de cliffhangers. Ce sont mes « recettes » secrètes, des structures narratives qui parlent directement à vos émotions les plus primaires.

Ces archétypes permettent de créer une tension maximale en jouant sur différents leviers psychologiques, allant du questionnement moral à la peur la plus viscérale. L’illustration ci-dessous symbolise ces trois piliers de la frustration narrative.

Triptyque visuel montrant trois situations de suspense : une silhouette face à deux portes, une main tenant une lettre ouverte floue, et une ombre menaçante approchant

Chaque panneau de ce triptyque représente une arme de mon arsenal. Pour vous rendre accro, je peux utiliser :

  • Le cliffhanger de dilemme moral : Je place votre personnage préféré face à un choix impossible, où chaque option a des conséquences terribles. Pensez au dilemme de Walter White dans *Breaking Bad* ou aux cas de conscience de Malotru dans *Le Bureau des Légendes*. La question n’est pas « que va-t-il se passer ? », mais « que feriez-vous à sa place ? ». Je vous implique personnellement.
  • Le cliffhanger de révélation : C’est le fameux « twist ». Une information capitale, longtemps cachée, éclate et redéfinit tout ce que vous pensiez savoir. Les survivants de *Lost* qui découvrent la vérité sur l’île, ou les habitants du village dans *Les Revenants* qui comprennent la nature de leur retour. L’intégralité de l’histoire passée est soudainement vue sous un nouveau jour.
  • Le cliffhanger de menace imminente : Le plus primitif et souvent le plus efficace. La vie d’un ou plusieurs personnages est directement en danger. Un coup de feu retentit, une horde de zombies approche comme dans *The Walking Dead*, une opération de police tourne mal dans *Engrenages*. L’adrénaline est à son comble, et votre cerveau reptilien exige de savoir s’ils vont survivre.
  • Pourquoi un bon cliffhanger est si difficile à écrire : l’équilibre entre surprise et logique

    Utiliser l’un des trois types de cliffhangers que nous venons de voir peut sembler simple. En théorie. En pratique, créer une fin de saison mémorable est un exercice d’équilibriste. C’est l’une des tâches les plus redoutées dans la salle d’écriture. Pourquoi ? Parce que le spectateur est prêt à accepter la frustration, mais il ne pardonnera jamais la trahison. Mon travail consiste à vous surprendre, pas à vous mentir. La fin doit être à la fois inattendue et inévitable. Elle doit découler logiquement de tout ce qui a été construit auparavant.

    L’erreur du débutant est de vouloir choquer à tout prix. On invente une révélation sortie de nulle part, on tue un personnage sans raison, on crée un faux suspense qui se dégonfle en début de saison suivante. C’est la recette pour briser le pacte de confiance. Un bon cliffhanger respecte l’intelligence du public. Il ne sort pas d’un chapeau, il est le fruit de graines plantées parfois des épisodes, voire des saisons, plus tôt. C’est un travail de patience et de précision, un équilibre fragile entre ce que je vous montre et ce que je vous cache.

    Mains d'un scénariste tenant deux éléments en équilibre au-dessus d'un bureau de travail parisien

    Un exemple français magistral de cet équilibre est le final de la première saison de Les Revenants. La fin résout certaines intrigues (l’identité du petit Victor) tout en ouvrant sur un mystère encore plus grand et angoissant avec l’arrivée de « la Horde ». Cette fin est parfaite car elle est à la fois spectaculaire et totalement cohérente avec l’atmosphère étrange et la mythologie discrètement installée tout au long des huit épisodes. Elle ne trahit jamais le ton de la série et amplifie le mystère au lieu de le résoudre platement.

    Votre plan d’action : Évaluer la qualité d’un cliffhanger

    1. Anticipation : Aviez-vous vu venir cette fin ? Repérez les indices semés dans les épisodes précédents qui la rendaient possible, même si elle était surprenante.
    2. Cohérence : La fin respecte-t-elle le caractère des personnages et les règles de l’univers de la série ? Un personnage agit-il d’une manière totalement illogique juste pour créer du drame ?
    3. Conséquences : Le suspense créé a-t-il un impact réel et durable sur l’histoire ou est-ce un simple « coup » marketing qui sera résolu en 5 minutes dans l’épisode suivant ?
    4. Émotion vs Logique : La fin vous a-t-elle seulement choqué (émotion brute) ou vous a-t-elle aussi fait réfléchir et réévaluer l’histoire (implication intellectuelle) ?
    5. Promesse : Quelle question principale la fin pose-t-elle ? Est-ce une question excitante qui donne envie de connaître la réponse, ou une question frustrante qui sent la facilité scénaristique ?

    Le cliffhanger raté : comment une mauvaise fin de saison peut ruiner toute une série

    Quand l’équilibre est rompu, le pacte de confiance se brise. Un mauvais cliffhanger peut causer des dommages irréparables à une série, parfois bien plus qu’une saison moyenne. Le public peut pardonner une baisse de régime, mais il supporte mal de se sentir floué. Une fin qui semble illogique, qui trahit un personnage ou qui laisse un sentiment d’inachevé par facilité d’écriture peut transformer des fans fidèles en détracteurs virulents. C’est un risque énorme, surtout pour des séries installées, suivies par un public investi.

    En France, les spectateurs se souviennent encore de la frustration immense générée par certaines fins. Le départ brutal de Prue Halliwell (Shannen Doherty) à la fin de la saison 3 de Charmed, via un cliffhanger qui la laissait pour morte, a été un choc pour toute une génération de fans français. Mais parfois, la frustration vient non pas d’un événement choc, mais d’une absence de résolution. Après 18 ans de diffusion, la fin de Plus Belle la Vie a laissé des millions de fidèles avec de nombreuses questions en suspens, créant un sentiment d’abandon et d’inachevé qui a terni l’héritage de ce monument de la télévision française.

    L’enjeu est de taille. Une série comme *Dix pour cent* sur France 2 a su rassembler un public large et exigeant. Le départ de sa scénariste principale après la saison 3 a été un événement majeur pour la série, qui avait réussi à fidéliser près de 4 millions de téléspectateurs en moyenne. Perdre la confiance d’une telle audience à cause d’un cliffhanger perçu comme une « arnaque » peut entraîner une chute d’audience significative et durable pour la saison suivante. La sanction du public est souvent immédiate et sévère.

    Le cliffhanger a-t-il encore un sens quand on peut lancer l’épisode suivant ?

    C’est l’objection que j’entends le plus souvent : « À quoi bon un cliffhanger si je peux avoir la réponse en 10 secondes ? ». L’ère du binge-watching semble avoir signé l’arrêt de mort de l’attente, et donc du suspense. En France, le marché de la vidéo à la demande par abonnement (VàDA) ne cesse de croître, représentant un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros en 2024. Face à cette consommation boulimique, le cliffhanger hebdomadaire paraît être une relique du passé. C’est une vision simpliste. En réalité, le cliffhanger n’est pas mort ; il a muté.

    Premièrement, l’idée du binge-watching comme modèle dominant est en train d’être remise en question par les plateformes elles-mêmes. Comme l’analyse Frédéric Vaulpré, expert des médias, la tendance s’inverse :

    C’est la fin du binge-watching, trop coûteux car il brûle un programme trop rapidement

    – Frédéric Vaulpré, Analyse du marché télé sous pression

    De plus en plus de plateformes (Disney+, Prime Video, MyCanal) reviennent à une diffusion hebdomadaire pour leurs séries phares. Cela permet de maintenir l’attention sur un programme plus longtemps et de recréer le « rendez-vous » et la discussion collective sur les réseaux sociaux. L’exemple de la série française D’argent et de sang sur MyCanal, diffusée à l’ancienne à raison d’un épisode par semaine, est frappant. Elle s’est hissée en tête des programmes les plus vus sur une plateforme payante en février 2024, prouvant que le bon vieux cliffhanger du dimanche soir est loin d’être enterré.

    Mais même en cas de binge-watching, le cliffhanger a un nouveau rôle. Il n’est plus là pour créer une attente de plusieurs jours, mais pour déclencher une consommation compulsive immédiate. Il agit comme un crochet psychologique qui rend physiquement difficile d’appuyer sur « Stop ». Il transforme le « vouloir » voir la suite en un « besoin » de voir la suite. Le cliffhanger n’est plus l’art de la frustration, mais l’art de l’enchaînement. Il est le moteur principal de l’économie de l’attention au sein même de la plateforme.

    Pourquoi est-il si difficile d’arrêter une série après un seul épisode ? La réponse de votre cerveau

    Cette incapacité à éteindre l’écran, ce besoin irrépressible de « juste un épisode de plus », n’est pas un manque de volonté de votre part. C’est de la biochimie. Mon travail de scénariste consiste, en partie, à jouer avec les mécanismes de récompense de votre cerveau. Le cliffhanger est l’outil le plus puissant pour y parvenir. Le phénomène est loin d’être anecdotique : une étude révèle que près de 7,8 millions de Français regardent souvent des séries sans pouvoir s’arrêter.

    Le principal responsable de cette addiction est un phénomène psychologique appelé l’effet Zeigarnik. Ce principe postule que notre cerveau a une bien meilleure mémoire pour les tâches inachevées que pour celles qui sont terminées. Un cliffhanger, en laissant une histoire en suspens, crée une boucle narrative ouverte dans votre esprit. Cette tension cognitive génère une sorte de « démangeaison » mentale. Votre cerveau déteste le désordre et l’incertitude ; il réclame la fermeture, la résolution. Lancer l’épisode suivant est le seul moyen de « gratter » cette démangeaison et de soulager la tension.

    Vue latérale stylisée d'une tête humaine avec zones cérébrales illuminées suggérant l'activité neuronale

    À cela s’ajoute le circuit de la récompense. Chaque mini-révélation, chaque retournement de situation dans une série libère une petite dose de dopamine, le neurotransmetteur du plaisir et de la motivation. Un cliffhanger crée une attente massive de résolution, et donc la promesse d’un grand « shot » de dopamine. Votre cerveau anticipe cette récompense et vous pousse à continuer. Je ne vous vends pas seulement une histoire, je vous fournis une stimulation neurochimique. C’est pour cette raison qu’arrêter une série en plein milieu d’une intrigue est si frustrant : vous privez votre cerveau d’une récompense qu’il considère comme acquise.

    L’art de la bande-annonce : comment vous donner envie sans vous spoiler le film

    À l’ère du streaming et de la saturation de contenus, l’art du cliffhanger s’est étendu au-delà de la fin de l’épisode. Il contamine désormais l’outil promotionnel par excellence : la bande-annonce. Les diffuseurs français, chacun avec leur propre stratégie, ont compris que le trailer n’est plus seulement un résumé, mais une arme de rétention à part entière. On observe des approches très différentes selon la cible.

    Ce tableau, basé sur les tendances observées dans le paysage audiovisuel français, montre comment chaque diffuseur sculpte sa bande-annonce pour un public spécifique.

    Comparaison des stratégies de bandes-annonces selon les diffuseurs français
    Diffuseur Style visuel Durée moyenne Public cible
    Arte / Canal+ Esthétique cinématographique énigmatique 90-120 secondes Connaisseurs
    TF1 / M6 Montage rapide centré sur l’action 30-60 secondes Grand public familial
    Plateformes streaming Teasing progressif multi-formats 15-180 secondes Algorithme personnalisé

    Mais la tactique la plus redoutable est celle du « méta-cliffhanger ». Certaines chaînes, comme Canal+ avec ses Créations Originales, ont perfectionné cette technique. La stratégie est simple mais diabolique : immédiatement après la fin choc de la saison, alors que le spectateur est encore sous le coup de l’émotion, la chaîne diffuse la toute première bande-annonce de la saison suivante. Le cliffhanger de l’épisode se fond alors dans la frustration orchestrée de la bande-annonce.

    Cette dernière ne donne aucune réponse. Au contraire, elle pose de nouvelles questions, montre des images intrigantes mais hors contexte, et intensifie le mystère. Le spectateur n’a même pas le temps de digérer la fin qu’il est déjà projeté dans une nouvelle phase d’attente. C’est un double crochet qui prolonge l’engagement et s’assure que la série reste dans l’esprit du public pendant les longs mois de pause.

    À retenir

    • Le cliffhanger n’est pas une invention moderne mais une technique narrative ancestrale, de Shéhérazade aux romans-feuilletons.
    • Son efficacité repose sur 3 archétypes : le dilemme moral, la révélation choc et la menace imminente.
    • L’ère du binge-watching n’a pas tué le cliffhanger ; elle l’a transformé en moteur de la consommation compulsive.

    Anatomie du binge-watcher : ce que cette pratique dit de nous et de notre époque

    Le succès phénoménal du cliffhanger et sa mutation à l’ère numérique ont façonné une nouvelle figure culturelle : le binge-watcher. Cette pratique, qui consiste à enchaîner les épisodes d’une série pendant des heures, est devenue une norme. En France, près de 61,8% des Français de 3 ans et plus utilisent un service de vidéo à la demande, le terreau fertile de cette pratique. Mais au-delà des chiffres, que dit cette consommation frénétique de nous et de notre rapport au temps ?

    Le binge-watching est, d’une certaine manière, une tentative de reprendre le contrôle. Dans un monde où le temps est fragmenté, où notre attention est constamment sollicitée, s’immerger dans une série pendant des heures offre une échappatoire. C’est la création d’une bulle, d’un temps long et maîtrisé, en opposition au flux chaotique du quotidien. Le cliffhanger, en nous poussant à cliquer sur « épisode suivant », devient le carburant de cette immersion. Il nous aide à rester dans cette bulle protectrice.

    Cependant, cette pratique révèle aussi une forme d’impatience collective. Nous sommes devenus intolérants à la frustration de l’attente. Le cliffhanger hebdomadaire créait un désir qui avait le temps de mûrir, de générer des théories, des discussions. Le binge-watching, lui, cherche la gratification instantanée. Le suspense n’est plus un plaisir que l’on savoure, mais une tension que l’on doit immédiatement résoudre. Cette évolution, façonnée par la technologie, redéfinit notre pacte avec la fiction. Nous ne sommes plus des spectateurs patients, mais des consommateurs exigeant une résolution immédiate à la frustration que les scénaristes, comme moi, ont si soigneusement construite.

    Maintenant que vous connaissez les rouages de cette mécanique, chaque fin d’épisode ne sera plus jamais la même. Pour aller plus loin et maîtriser pleinement les codes de la narration, l’étape suivante consiste à analyser vous-même vos séries préférées avec cette nouvelle grille de lecture.

    Questions fréquentes sur le cliffhanger et le binge-watching

    Combien de temps les Français consacrent-ils au binge-watching ?

    Le temps moyen consacré à cette pratique a considérablement augmenté. Selon une étude de Limelight Networks, il est passé de 1 heure et 30 minutes en 2018 à 2 heures et 22 minutes en 2019, illustrant une intensification de cette habitude de consommation.

    Quelles sont les séries les plus binge-watchées en France ?

    En 2024, les données montrent une forte popularité pour les productions internationales à gros budget. *La Chronique des Bridgerton*, par exemple, domine le classement des séries les plus visionnées sur les plateformes de vidéo à la demande, captant une part de marché impressionnante de 65,3%.

    Y a-t-il une fracture générationnelle dans le binge-watching ?

    Oui, très nettement. Les jeunes générations sont les plus grandes adeptes de cette pratique. Les statistiques révèlent que plus de 92% des moins de 25 ans sont non seulement des joueurs de jeux vidéo mais aussi de grands consommateurs de contenu en streaming, ce qui ancre le binge-watching comme un mode de consommation culturel dominant pour cette tranche d’âge.

Rédigé par Camille Petit, Camille Petit est une critique spécialisée dans les séries télévisées et une observatrice des nouvelles pratiques culturelles liées au streaming. Elle analyse depuis 8 ans l'âge d'or des séries pour plusieurs médias en ligne.