Publié le 12 mars 2024

Contrairement à l’idée reçue, la qualité d’un home cinéma dépend moins du prix des enceintes que de l’acoustique de la pièce, qui compte pour 80% du résultat final.

  • Le traitement acoustique de la pièce (murs, angles) est plus important que le changement d’enceintes.
  • La taille de l’écran doit être choisie en fonction de votre distance de recul, pas de vos envies.
  • Un home cinéma « totalement invisible » est souvent un piège qui étouffe le son et dégrade l’expérience.

Recommandation : Avant même de penser au matériel, tenez-vous au centre de votre pièce et tapez dans vos mains. Si vous entendez une résonance métallique (un « zzzing »), votre priorité absolue est le traitement acoustique.

Le rêve d’un véritable cinéma à la maison est plus accessible que jamais. L’idée de s’effondrer dans son canapé, lumières éteintes, et de se laisser happer par un film avec un son et une image qui remplissent l’espace est une promesse alléchante. Face à ce projet, le premier réflexe est souvent de se tourner vers le matériel : quel téléviseur ? Quel amplificateur ? Combien d’enceintes ? On se perd dans les fiches techniques, les acronymes (OLED, Atmos, 4K) et les budgets qui semblent rapidement s’envoler. On imagine qu’une installation de qualité est forcément complexe, hors de prix, et réservée aux experts.

Pourtant, cette course à l’équipement est souvent une fausse piste. Nombreux sont ceux qui investissent des fortunes dans des enceintes dernier cri pour être finalement déçus par un son confus, des basses envahissantes et un manque général d’immersion. Mais si la véritable clé n’était pas dans la puissance du matériel, mais dans l’intelligence de son installation ? Et si le secret d’un cocon de cinéma réussi résidait avant tout dans la maîtrise de l’environnement le plus souvent négligé : la pièce elle-même ? C’est cette perspective que nous allons explorer.

Ce guide n’est pas une simple liste de courses. C’est une feuille de route qui vous aidera à prendre les bonnes décisions, dans le bon ordre. Nous allons démystifier les aspects qui comptent vraiment, du traitement acoustique au choix de l’image, pour vous permettre de créer une expérience qui correspond à votre espace et à votre budget, avec l’honnêteté d’un artisan passionné. Car un grand home cinéma, ce n’est pas le plus cher, c’est celui qui est le plus juste.

Pour vous guider pas à pas dans la conception de votre espace, cet article est structuré autour des questions essentielles que vous devez vous poser. Du son à l’image, en passant par les erreurs à éviter, chaque section vous apporte des réponses claires et des conseils pratiques.

Le secret d’un son de cinéma à la maison ? Ce ne sont pas les enceintes, c’est la pièce

C’est la règle d’or que tout passionné devrait connaître : vous n’entendez pas vos enceintes, vous entendez la réaction de votre pièce au son qu’elles produisent. Une pièce avec des murs nus, un sol dur et de grandes surfaces vitrées agit comme une caisse de résonance incontrôlée. Les ondes sonores rebondissent dans tous les sens, créant de l’écho, annulant certaines fréquences et en amplifiant d’autres de manière désagréable. C’est ce qui transforme le dialogue d’un film en bouillie sonore et l’explosion spectaculaire en un « boom » assourdissant et imprécis. Investir dans des enceintes plus chères dans un tel environnement, c’est comme mettre un moteur de Formule 1 dans une voiture sans pneus : la puissance est là, mais elle ne peut pas s’exprimer correctement.

Le traitement acoustique n’est pas une science occulte réservée aux studios d’enregistrement. Il s’agit simplement de maîtriser ces réflexions pour que vous entendiez le son direct des enceintes, et non un chaos de rebonds. Une étude acoustique professionnelle en amont d’un projet peut identifier tous les problèmes potentiels, notamment dans les basses fréquences. Dans une installation complexe comme un 7.1.4 Dolby Atmos, où onze enceintes émettent du son simultanément, une maîtrise précise est indispensable pour que chaque effet sonore provienne de la bonne direction. Sans cela, l’immersion promise se transforme en confusion.

Avant même de penser à acheter quoi que ce soit, vous pouvez réaliser un premier diagnostic vous-même. Voici quelques étapes simples pour « écouter » votre pièce :

  • Effectuez le « clap test » : Tenez-vous au centre de la pièce et tapez sèchement dans vos mains. Si vous entendez une résonance métallique ou un écho qui traîne (appelé « flutter echo »), c’est le signe de réflexions primaires importantes entre les murs parallèles.
  • Identifiez les zones de réflexion : Asseyez-vous à votre place d’écoute. Demandez à quelqu’un de déplacer un miroir le long des murs latéraux, du plafond et du mur derrière vous. Chaque fois que vous voyez le reflet d’une de vos enceintes dans le miroir, vous avez identifié une zone de réflexion primaire. Ce sont ces zones qu’il faudra traiter en priorité.
  • Mesurez le temps de réverbération : Pour aller plus loin, des applications sur smartphone peuvent analyser le spectre sonore et donner une idée du temps de réverbération. Pour un home cinéma, l’objectif est d’atteindre environ 0,5 seconde à 1kHz, un son plus « mat » que pour une écoute Hi-Fi pure (qui vise plutôt 0,7 seconde).

Cette première analyse vous donnera une feuille de route claire : avant de dépenser un euro dans l’électronique, votre budget doit d’abord se concentrer sur la maîtrise de l’acoustique. C’est l’investissement le plus rentable pour un son véritablement immersif.

Quelle est la taille d’écran idéale pour votre salon ? Le calcul simple pour ne pas se tromper

L’une des plus grandes erreurs lors de l’achat d’un téléviseur est de choisir la taille « à l’œil » en magasin. Un écran de 75 pouces peut sembler raisonnable dans un immense rayon de la Fnac, mais devenir une présence écrasante et inconfortable dans un salon de 25 m². À l’inverse, un 55 pouces peut paraître décevant une fois installé. Le critère décisif n’est pas la taille de l’écran en soi, mais le rapport entre cette taille et votre distance de recul. Pour une expérience cinéma immersive, l’écran doit remplir une partie de votre champ de vision sans vous obliger à balayer l’image avec les yeux. Une astuce simple avant tout achat est le « test du carton » : découpez un carton aux dimensions de l’écran que vous convoitez et placez-le sur votre mur. Vivez avec pendant un jour ou deux. Est-il trop imposant ? Semble-t-il trop petit ? C’est un moyen infaillible et gratuit de visualiser l’impact réel dans votre pièce.

Personne tenant un grand cadre en carton devant un mur de salon pour simuler la taille d'un futur écran

Pour des données plus précises, les standards de l’industrie fournissent des recommandations claires. Avec les téléviseurs 4K modernes, on peut se permettre d’être plus proche de l’image sans percevoir les pixels. Le tableau suivant, basé sur les normes actuelles pour le marché français, donne un excellent point de départ pour trouver le compromis idéal entre immersion et confort visuel.

Cette analyse comparative permet de visualiser rapidement la taille d’écran la plus adaptée à votre salon. Par exemple, pour un recul typique de 2,5 mètres, un écran de 65 pouces offre un excellent équilibre.

Distance de recul recommandée selon la taille d’écran (norme française 2024)
Taille écran Distance minimale (4K) Distance idéale Salon français type 25m²
55 pouces (140cm) 1,7m 2,1m Parfait
65 pouces (165cm) 2m 2,6m Optimal avec recul 3m
75 pouces (190cm) 2,3m 3m Limite maximale
85 pouces (215cm) 2,6m 3,4m Trop grand

Il est important de noter une tendance psychologique fréquente : la peur de voir « trop grand ». Pourtant, l’expérience montre que l’on s’habitue très vite à une grande image. Ne soyez donc pas trop timide dans votre choix. Une étude interne de Samsung a même révélé que 96% des acheteurs sont satisfaits après l’achat d’un téléviseur 75 pouces ou plus. L’erreur est rarement de prendre trop grand, mais plutôt de rester sur une taille trop modeste par crainte, pour le regretter quelques mois plus tard.

La clé est donc de mesurer précisément votre recul, d’utiliser le test du carton pour visualiser l’encombrement, et de vous fier aux recommandations pour trouver le « sweet spot » qui transformera votre salon en une véritable fenêtre sur le cinéma.

Le vidéoprojecteur n’est plus un monstre : comment l’installer facilement même dans un petit espace

L’image du vidéoprojecteur reste souvent associée à des contraintes lourdes : une pièce entièrement dédiée et obscure, des travaux pour passer des câbles dans le plafond, un appareil bruyant et encombrant. Si c’était vrai il y a dix ans, les technologies récentes ont radicalement changé la donne. Il est aujourd’hui tout à fait possible d’intégrer une très grande image de projection dans un salon de taille modeste, sans entreprendre de chantier complexe. La solution la plus élégante est le vidéoprojecteur à ultra-courte focale (UST). Cet appareil se pose simplement sur un meuble TV, à seulement 20 à 50 centimètres du mur, pour projeter une image immense de 100 à 120 pouces. Fini les calculs de distance de projection et les supports au plafond.

L’autre révolution concerne l’écran. Plus besoin d’un écran enroulable qui descend du plafond. Une simple surface de mur, bien préparée, peut faire des merveilles. L’application d’une peinture technique spéciale projection permet d’obtenir une surface parfaitement optimisée, avec un gain de luminosité et de contraste. Pour pousser l’immersion à son maximum, peindre la zone autour de l’écran en gris neutre ou y appliquer du velours adhésif noir absorbe la lumière parasite et donne l’impression que l’image flotte dans le vide. C’est une astuce simple qui décuple la perception du contraste.

L’installation d’un vidéoprojecteur dans un salon n’est donc plus un projet intimidant. En choisissant les bonnes technologies et en appliquant quelques astuces, on peut obtenir un résultat spectaculaire avec un minimum d’efforts. Voici les étapes pour une intégration réussie et discrète.

Plan d’action : Installer un vidéoprojecteur sans travaux lourds

  1. Choisir le bon projecteur : Optez pour un modèle à ultra-courte focale (UST) qui se pose sur un meuble TV, à quelques centimètres du mur, pour une installation simplifiée.
  2. Préparer le mur : Appliquez une peinture technique spéciale projection (gain de 0.9 à 1.2) directement sur un mur lisse pour créer un écran intégré et performant.
  3. Améliorer le contraste : Peignez le mur environnant en gris neutre (RAL 7016 par exemple) ou collez du velours adhésif noir autour de la zone de projection pour absorber la lumière parasite.
  4. Gérer les câbles : Utilisez des câbles HDMI et d’alimentation plats que vous pouvez faire courir le long des plinthes et peindre de la même couleur que le mur pour une discrétion maximale.
  5. Envisager un support escamotable : Si vous optez pour un projecteur à focale classique, un support de plafond motorisé peut faire disparaître l’appareil lorsque vous ne l’utilisez pas, préservant ainsi l’esthétique du salon.

Loin d’être un « monstre » technique, le vidéoprojecteur moderne est une solution flexible et performante pour qui rêve d’une image plus grande que nature, sans pour autant sacrifier son salon.

L’erreur de vouloir un home cinéma totalement invisible : pourquoi le son a besoin de respirer

Une tendance forte en décoration intérieure est de vouloir tout intégrer, tout cacher. Pour le home cinéma, cela se traduit par la volonté de dissimuler les enceintes dans des meubles, derrière des portes de placard ou même dans les murs. Si l’intention esthétique est louable, c’est souvent la pire décision que l’on puisse prendre pour la qualité sonore. Une enceinte n’est pas un simple objet qui produit du son ; c’est un instrument qui a besoin d’espace pour fonctionner correctement. L’enfermer dans un meuble crée des vibrations parasites, des résonances et des annulations de fréquences qui détruisent la clarté des dialogues et la précision de la scène sonore. C’est ce qu’on appelle « l’effet de boîte », et cela dégrade irrémédiablement la performance, quel que soit le prix de l’enceinte.

Le son a besoin de « respirer ». Les enceintes, surtout les frontales et la centrale, doivent être positionnées à l’air libre, sans obstacles directs devant ou sur les côtés. Cela leur permet de créer une scène sonore large et stable, où les sons semblent se détacher des haut-parleurs pour exister dans la pièce. Comme le rappelle l’expert VOTRE CINÉMA, l’acoustique représente 80% du résultat final d’une installation, et le placement des enceintes en est une composante majeure. Dans les véritables salles de cinéma, les enceintes sont d’ailleurs derrière un écran acoustiquement transparent, précisément pour que le son émane directement du centre de l’image, sans être bloqué ou déformé.

Enceintes hi-fi design Focal exposées dans un salon français moderne, mises en valeur comme objets d'art

Accepter de voir ses enceintes n’est pas un renoncement esthétique. Au contraire, de nombreux fabricants proposent aujourd’hui des modèles qui sont de véritables objets de design. Une belle paire d’enceintes colonnes ou des enceintes bibliothèques sur des pieds élégants peuvent devenir un élément valorisant de la décoration de votre salon, au même titre qu’un beau luminaire ou une œuvre d’art. Il faut cesser de voir les enceintes comme une contrainte technique à masquer et commencer à les considérer comme des pièces de mobilier sonore. Le compromis intelligent n’est pas de cacher le son, mais de choisir des enceintes dont le design s’harmonise avec votre intérieur.

En fin de compte, le meilleur home cinéma est celui qui trouve le juste équilibre entre la performance et l’esthétique, et cet équilibre passe rarement par une dissimulation totale. Un son exceptionnel mérite d’être vu autant qu’entendu.

OLED, QLED ou vidéoprojecteur : quelle technologie d’image pour quel cinéphile ?

Le choix de la technologie d’affichage est l’une des décisions les plus structurantes. Il n’y a pas de « meilleure » technologie dans l’absolu, mais une technologie plus adaptée à votre usage, à votre pièce et à votre sensibilité de cinéphile. L’OLED, le QLED (et ses évolutions comme le Mini-LED) et le vidéoprojecteur 4K ont chacun des forces et des faiblesses distinctes. Comprendre ces différences est essentiel pour faire un choix éclairé qui vous apportera satisfaction sur le long terme. Oubliez le jargon marketing et concentrez-vous sur ce qui compte pour vous : le type de contenu que vous regardez le plus, et l’environnement dans lequel vous le regardez.

Le puriste qui regarde des films d’auteur dans une pièce sombre ne jurera que par l’OLED pour son contraste infini. Le fan de sport ou de jeux vidéo qui utilise son écran dans un salon lumineux sera bien plus satisfait par la luminosité éclatante d’un QLED. Quant à l’amoureux du grand spectacle qui veut retrouver les sensations de la salle de cinéma, il se tournera naturellement vers le vidéoprojecteur. Pour y voir plus clair, voici une comparaison directe des trois principales technologies disponibles sur le marché français.

Ce tableau, inspiré des analyses de spécialistes comme les experts de Son-Vidéo.com, synthétise les points forts et les limites de chaque option pour vous aider à vous positionner.

Comparatif des technologies d’affichage pour le home cinéma en 2024
Technologie Idéal pour Avantages Limites Budget moyen
OLED Films sombres, séries prestige, cinéphile en pièce obscure Noirs parfaits, contraste infini, angles de vision larges Risque de marquage (burn-in), luminosité maximale plus limitée 1500-3000€ (65″)
QLED/Mini-LED Sports, gaming, films HDR, utilisation en pleine journée Très grande luminosité, couleurs éclatantes, pas de risque de marquage Noirs moins profonds que l’OLED, possible « blooming » (halo lumineux) 1000-2500€ (65″)
Vidéoprojecteur 4K Cinéphile puriste, très grande image (plus de 100 pouces) Immersion cinéma inégalée, diagonale immense, rendu « film » naturel Nécessite une bonne obscurité, maintenance (lampe/laser) 1500-4000€

Votre décision doit être un compromis intelligent. Ne vous laissez pas séduire par la « meilleure » technologie sur le papier, mais choisissez celle qui sublimera les contenus que vous aimez, dans les conditions où vous les regarderez.

Écho et basses qui « bavent » : les 2 ennemis de votre son et comment les identifier chez vous

Une fois le diagnostic de base effectué, deux problèmes acoustiques majeurs apparaissent dans la plupart des pièces non traitées : l’écho (ou réverbération excessive) dans les fréquences moyennes et hautes, et le manque de contrôle dans les basses fréquences. L’écho rend les dialogues flous et fatigants à suivre, car le son direct de l’enceinte est mélangé à une multitude de ses propres reflets. Les basses qui « bavent », quant à elles, sont le résultat d’ondes stationnaires. Les ondes sonores de basse fréquence, très longues, s’accumulent dans les coins de la pièce, créant des pics et des creux. À certains endroits de la pièce, les basses seront assourdissantes et imprécises, tandis qu’à d’autres, elles sembleront avoir disparu. C’est ce qui donne cette impression de « boom » incontrôlé qui masque le reste du message sonore.

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions simples et peu coûteuses pour s’attaquer à ces deux ennemis. Contre l’écho, l’ajout de matériaux absorbants sur les points de première réflexion (identifiés avec le miroir) est très efficace. Un tapis épais au sol, des rideaux lourds devant les fenêtres, une bibliothèque remplie de livres (dont les formes irrégulières diffusent le son) ou quelques panneaux acoustiques décoratifs peuvent faire des miracles. Pour les basses, le traitement est un peu différent. Il faut les « piéger ». Les bass traps sont des panneaux absorbants très denses, spécifiquement conçus pour absorber l’énergie des basses fréquences, et que l’on place dans les angles de la pièce.

Contrairement à une idée reçue, il n’est pas nécessaire d’être un bricoleur expert pour construire des bass traps efficaces. Avec un budget de moins de 50€ par panneau, il est possible de créer des solutions sur mesure qui s’intègrent à votre décoration.

Fabriquer un Bass Trap DIY pour moins de 50€

Le principe est simple : créer un piège à son avec un matériau très dense. Pour cela, il suffit de se rendre dans un magasin de bricolage comme Leroy Merlin ou Castorama. Achetez un panneau de laine de roche haute densité d’une épaisseur d’au moins 100mm, qui est idéale pour « emprisonner » les ondes sonores. Construisez ensuite un cadre en tasseaux de bois aux dimensions du panneau. Enveloppez la laine de roche dans un tissu acoustiquement transparent (un simple tissu en coton ou en lin fonctionne bien) pour contenir les fibres. Enfin, fixez ce panneau dans un angle de votre pièce, en laissant un espace de 10cm avec le mur pour augmenter son efficacité. Vous pouvez le recouvrir d’un tissu décoratif pour qu’il s’intègre parfaitement à votre intérieur.

En vous attaquant à ces deux problèmes, vous transformerez radicalement la clarté et l’impact de votre système sonore, bien plus efficacement qu’en changeant d’amplificateur ou d’enceintes.

TV géant ou vidéoprojecteur : le questionnaire en 3 points pour faire le bon choix

Vous avez défini la taille d’image idéale et exploré les différentes technologies, mais l’hésitation persiste entre un très grand téléviseur (75 ou 85 pouces) et un vidéoprojecteur. Ce sont deux philosophies différentes, avec des implications sur votre budget, votre installation et votre expérience au quotidien. Pour sortir de l’impasse, il ne faut pas comparer les fiches techniques, mais s’interroger honnêtement sur ses propres habitudes et sur les contraintes de son lieu de vie. Le choix parfait n’existe pas, mais le choix parfait *pour vous* est à portée de main si vous répondez à ces trois questions fondamentales.

1. Quel est votre usage principal ? Si votre écran est destiné à un usage polyvalent (le journal télévisé le matin, les dessins animés des enfants l’après-midi, Netflix le soir), un téléviseur QLED/Mini-LED est imbattable. Sa forte luminosité et sa simplicité d’utilisation en font le roi du salon familial. Si, en revanche, votre usage est quasi exclusivement tourné vers le cinéma, avec un rituel de « séance » où vous baissez les lumières et vous vous consacrez au film, alors le vidéoprojecteur offre une immersion sans égale. Il transforme le visionnage en un véritable événement.

2. Quel est le niveau de luminosité de votre pièce ? C’est le critère le plus discriminant. Si votre salon est baigné de lumière avec de grandes baies vitrées et que vous ne pouvez ou ne voulez pas faire l’obscurité totale pour chaque visionnage, oubliez le projecteur. Même les modèles les plus lumineux peinent à rivaliser avec la lumière du jour et l’image paraîtra délavée. Dans ce contexte, un téléviseur à forte luminosité est la seule option viable pour conserver un bon contraste. Si votre pièce peut être facilement plongée dans le noir, alors les deux options sont sur la table.

3. De quelle taille d’image rêvez-vous vraiment ? Soyez honnête avec vous-même. Si une image de 75 ou 85 pouces comble vos désirs de grand spectacle, le téléviseur reste une solution plus simple et souvent plus économique. Si votre rêve absolu est de dépasser les 100 pouces (2,5 mètres de base), alors le vidéoprojecteur devient une évidence. Au-delà de 85 pouces, le prix des téléviseurs explose de manière exponentielle, tandis que le projecteur peut atteindre 120, 130, voire 150 pouces pour un coût bien plus raisonnable. C’est la seule voie vers une image à l’échelle 1:1, comme au cinéma.

En répondant sincèrement à ces trois questions, vous ne ferez pas un choix technique, mais un choix de vie, parfaitement aligné avec la façon dont vous comptez profiter de votre installation.

À retenir

  • La qualité sonore de votre home cinéma dépend à 80% de l’acoustique de votre pièce, et non du prix de vos enceintes.
  • La taille d’écran idéale se calcule : elle dépend de votre distance de recul. Utilisez le « test du carton » pour visualiser l’impact.
  • Le « tout invisible » est un piège. Les enceintes ont besoin d’espace pour « respirer » et ne doivent pas être enfermées dans des meubles.

Le son de votre home cinéma est mauvais ? Le problème n’est pas vos enceintes, mais votre pièce

C’est peut-être la conclusion la plus importante et la plus contre-intuitive de tout ce guide. Si vous êtes déçu par le son de votre installation, si les dialogues sont difficiles à comprendre, si les basses sont envahissantes et si les effets surround manquent de précision, votre premier réflexe ne doit pas être de regarder les nouvelles enceintes sur Son-Vidéo.com. Il doit être de vous lever, de vous placer au centre de votre salon, et d’écouter votre pièce. C’est elle, la principale responsable. Elle est l’instrument de musique le plus grand et le plus influent de votre système, et pour l’instant, elle joue probablement faux.

Tout au long de cet article, nous avons vu que les solutions les plus efficaces sont souvent les plus simples et les moins coûteuses : un tapis, des rideaux, une bibliothèque, quelques panneaux acoustiques bien placés. Ces éléments ont un impact bien plus significatif sur la clarté et l’immersion qu’un changement de câble ou même d’amplificateur. L’acoustique n’est pas un problème, c’est une opportunité. C’est le domaine où vous avez le plus de pouvoir pour améliorer radicalement votre expérience, avec un budget maîtrisé.

La hiérarchie des priorités est donc claire : 1. La pièce et son traitement acoustique. 2. Le placement des enceintes. 3. Le calibrage du système. Et seulement en dernier, l’achat de matériel plus performant. En suivant cet ordre, vous vous assurez que chaque euro dépensé servira à révéler le plein potentiel de votre installation, et non à essayer de compenser les défauts de votre environnement. Comme le résume parfaitement un grand spécialiste français de l’acoustique :

Ce ne sont pas les enceintes que vous entendez mais la pièce qui se comporte comme un instrument de musique.

– Hervé Thiollier, HT Consulting – Spécialiste acoustique home cinéma

Ce principe est le fondement de toute installation réussie. Pour bien intégrer cette idée maîtresse, n’hésitez pas à relire pourquoi la pièce est la clé de voûte de votre son.

Alors, avant de changer quoi que ce soit à votre matériel, donnez à votre son l’environnement qu’il mérite. Traitez votre pièce avec autant de soin que vous choisissez vos films, et elle vous le rendra au centuple en vous offrant le cocon de cinéma dont vous avez toujours rêvé.

Questions fréquentes sur l’installation d’un home cinéma en France

Mon salon fait 20m² avec baies vitrées, que choisir ?

Pour un salon lumineux de 20m², privilégiez une TV QLED/Mini-LED de 55 à 65 pouces. Sa luminosité élevée compensera la lumière naturelle et offrira une image dynamique en toutes circonstances, contrairement à un projecteur qui nécessite l’obscurité pour être performant.

J’ai un budget de 2000€ tout compris, quelle solution ?

Avec un budget de 2000€, la solution la plus équilibrée est d’opter pour une excellente TV QLED de 65 pouces (environ 1200€), couplée à une bonne barre de son Dolby Atmos (environ 600€). Le reste du budget (200€) pourra être alloué aux supports et à la connectique. Un vidéoprojecteur de qualité à lui seul épuiserait déjà la quasi-totalité de ce budget.

Je veux une image de plus de 100 pouces, est-ce possible ?

Oui, mais seul le vidéoprojecteur est économiquement viable pour des diagonales d’image supérieures à 85-90 pouces. Pour une image de 100 pouces, comptez un recul minimum de 2 mètres pour un projecteur à ultra-courte focale (placé sur un meuble) et d’environ 3,5 mètres pour un modèle à focale classique (placé au fond de la pièce ou au plafond).

Rédigé par Julien Girard, Julien Girard est un intégrateur audiovisuel et expert en home cinéma depuis plus de 10 ans. Il est reconnu pour sa capacité à vulgariser les technologies les plus complexes pour les rendre accessibles à tous.